Abidjan, 25 nov 2022 (AIP) – Le ministre ivoiren des Ressources annimales et halieutiques, Sidi Tiémoko Touré et Emmanuel Bouré Sarr, le directeur régional de l’ONG Brooke Afrique de l’Ouest ont signé jeudi 24 novembre 2022 à Abidjan, un protocole de collaboration autour du bien-être des équidés de trait (chevaux, ânes, mulets), notamment l’espèce asine.
La convention a été paraphée au cabinet du ministère des Ressources annimales et halieutiques (MIRAH) situé au 11e étage de l’immeuble de la Caistab, au Plateau. Elle porte sur quatre axes, à savoir le plaidoyer, la recherche – action, la formation et la communication.
“Ce protocole permettra d’être plus opérationnel sur le terrain, de pouvoir recenser le patrimoine d’ânes et d’adresser la problématique des équidés de façon générale”, a commenté Sidi Touré, tout en réitérant “l’engagement gouvernemental très fort”.
“Cet accord entre dans le cadre d’un dispositif régional accompagnant d’autres pays comme le Sénégal et le Burkina qui ont interdit également ce commerce. Il y a encore des Etats en Afrique de l’Ouest qui n’ont pas encore pris de décret d’interdiction”, a déclaré le premier responsable régional de l’ONG engagée dans la protection des équidés qui comprennent les équins (chevaux) et les asins (ânes).
M. Sarr a affirmé l’ambition de l’ONG d’aider la Côte d’Ivoire à lutter contre la maltraitance de ces animaux. Avec le soutien de Brooke, le pays a saisi l’UEMOA et la CEDEAO pour appliquer le principe de subsidiarité et de régionalité avec d’autres Etats pour demander une réglémentation régionale, a-t-il ajouté.
“Le gouvernement ivoirien a pris le 13 juillet 2022, un décret interdisant l’exportation des ânes et de leur peau car il existe un commerce illégal autour de la peau d’âne. Les ânes sont recherchés par des Chinois pour développer un produit cosmétique qui s’appelle Ejiao et la demande mondiale actuelle en peau d’âne est de cinq millions par an. Sachant qu’en Afrique de l’Ouest, nous avons moins de 10 millions d’ânes, il serait vraiment illusoire de soutenir ce commerce parce que le taux de prélèvement est beaucoup plus important que le taux de reproduction de ces animaux qui n’ont pas de grosesse gémellaire, qui ont un cycle de reproduction qui va jusqu’à 371 jours, au-delà d’une année calendaire”, a-t-il dit.
Pour M. Sarr, ce commerce, qui n’est ni pour la force de travail ni pour la viande, a un impact négatif sur les communautés qui utilisent ces animaux traditionnellement pour le transport ou pour l’agriculture”.
Selon le rapport annuel 2019-2022 de Brooke, la population mondiale des ânes est de 47 millions dont 30% en Afrique. “La dichotomie entre la population mondiale et le rythme de prélèvement actuel se traduit par une pression accrue sur les ressources de certains pays, voire une quasi-disparition”, alerte l’ONG.
(AIP)
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