Burkina Faso
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INCENDIE MEURTRIER D’UN DEPOT DE CARBURANT AU BENIN  : Aurait-on pu éviter le drame ?


C’est un spectacle d’Apocalypse que donnait à voir la scène de l’incendie meurtrier intervenu le samedi 23 septembre 2023, peu avant 9h, dans un dépôt de carburant de contrebande, à Sèmè Kpodji dans le Sud du Bénin, près de la frontière nigériane. Au moins 34 corps calcinés ont été retrouvés sur les lieux. Quant aux blessés, on en dénombre pas moins de la vingtaine. En attendant que l’enquête ouverte par les autorités gouvernementales, ne précise les circonstances exactes du drame, le ministre de l’intérieur, Alassane Seidou, croit savoir que « la cause de l’incendie est le carburant ». La question que l’on se pose toujours, en pareilles circonstances, est la suivante : le drame pouvait-il être évité ?Il est difficile de répondre par l’affirmative à cette question, tant le phénomène de la contrebande semble avoir la peau dure au Bénin. En effet, dopé par les subventions que l’Etat nigérian apportait  aux hydrocarbures, le trafic du carburant a fini par développer un marché noir qui alimentait tous les Etats voisins avec pour plaque tournante, le Bénin. Quand bien même les effets pervers de ce trafic sur l’économie béninoise et même sur la sécurité des Etats voisins comme le Burkina, sont perceptibles parce que le carburant de contrebande y alimente le terrorisme, l’Etat semble impuissant face à un phénomène visiblement hors de contrôle. Dans un tel contexte, même si les drames étaient prévisibles, il était pratiquement impossible de les contrecarrer. L’Etat béninois semble avoir fini par s’accommoder du fléau qui est, à coup sûr, très rentable.

Les drames ont encore de beaux jours devant eux

Peut-être même, en a-t-on fait un mal nécessaire puisqu’il génère de l’emploi et subvient aux besoins de nombreuses familles. Et qui sait si derrière ces réseaux mafieux de distribution de ce carburant de contrebande, ne sont pas cachés de gros bonnets ? Les proches des victimes n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, malgré la cellule de crise installée afin de renseigner les parents des victimes, recueillir les informations permettant d’établir la cause exacte de l’incendie et déterminer toute responsabilité criminelle éventuelle, comme l’a fait savoir un communiqué du Procureur de la République. Mais ces mesures cosmétiques ne feront que l’effet d’un placebo tant que les autorités béninoises n’attaqueront pas le mal à la racine en démantelant ces réseaux de contrebande qui n’ont d’yeux et d’oreilles que pour leurs gros intérêts financiers. Et l’actualité, au Nigeria qui a mis fin aux subventions des prix des hydrocarbures, devrait pouvoir aider  ces autorités en ce sens que le renchérissement des prix du carburant au Nigéria, devrait assécher le flux qui irrigue les réseaux de contrebande. Il reste à savoir si le carburant vendu n’était pas illégalement siphonné sur les oléoducs. Et si c’est le cas, ce n’est pas demain la veille que les installations clandestines vont disparaitre du paysage béninois. Autant dire que les drames ont encore de beaux jours devant eux.

SAHO