Face à l’exaspération de la situation sécuritaire et humanitaire, la population de Pama a battu le pavé, ce samedi 11 juin 2022, pour dénoncer ce qu’elle a qualifié «d’abandon de la province de la Kompienga à son sort».
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Sorties à l’appel de plusieurs Organisations de la société civile (OSC), de syndicats, d’associations de Personnes déplacées internes (PDI) et des communautés religieuses et coutumières, la population de Pama a marché, ce samedi 11 juin 2022, pour exprimer son ras-le-bol contre « le blocus » imposé à la province de la Kompienga par des groupes armés.
Une situation qui, selon les marcheurs, a occasionné une crise humanitaire sans précédente. C’étaient des hommes et des femmes très déterminés qui ont arpenté quelques artères de la ville de Pama avant de rallier le haut-commissariat où ils ont adressé une lettre ouverte à l’autorité administrative.
Dans cette lettre, les marcheurs ont dépeint, sans détour, les difficultés que vit la population de cette localité, sous l’emprise des groupes terroristes depuis maintenant quatre ans.
« Cela fait 5 mois que la Kompienga est coupée du reste du Burkina Faso. Sur 43 villages et secteurs, de la province, il n’y a que Pama-centre et Kompienga-centre où l’on peut voir les traces de l’Etat burkinabè », peut-on ainsi lire dans ce document qui porte la signature des initiateurs de la marche.
Ils y ont évoqué les récentes attaques meurtrières contre des groupes de personnes de Madjoari qui fuyaient l’atrocité, ainsi que le dynamitage des infrastructures de communication et des poteaux électriques privant toute la province d’électricité et de réseaux.
Malgré les appels de la population, ont-ils ajouté, ces infrastructures n’ont toujours pas été réhabilitées. Et ils en viennent à la conclusion que la province est «complètement délaissée et abandonnée à son sort».
Seuls une opération militaire d’envergure et le renforcement de l’assistance humanitaire permettraient, d’après eux, de soulager la Kompienga. Informés de la présence d’individus armés inconnus dans les faubourgs de Pama, les marcheurs ont vite regagné leurs domiciles, a-t-on appris de sources locales.
L’armée se serait rendue sur les lieux pour en découdre avec ces individus qui cibleraient les manifestants. Pour l’heure, aucun bilan n’est disponible.
Source : Agence d’information du Burkina (AIB)
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