Guinea
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Affaire marché gré à gré entre l’ex-ministre Rémy et ZCM : réactions croisées des avocats après le renvoi du dossier

Les débats ouverts à 11h 05 minutes hier jeudi à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), n’ont pas permis au tribunal de se prononcer  dans cette affaire opposant le général Rémy Lamah, la société Soguimap Sarl, poursuivis par l’État guinéen à travers l’Agent judiciaire et Dr Mamadou Pâté Sow. L’ex-ministre de la santé sous l’ère d’Alpha Condé, est poursuivi pour des faits de « corruption, d’abus du pouvoir, de complicité, mais aussi de favoritisme dans la passation, l’exécution et le contrôle des marchés publics. 

Après moult débats sans suite, le tribunal a finalement été obligé, à la demande de la partie civile, de renvoyer l’affaire au jeudi, 09 février prochain pour la suite des débats dès 09h00. Cette décision tardivement rendue par le président M. Francis Kova Zoumanigui, s’explique par l’absence d’une partie des preuves, notamment le compte bancaire de l’accusé, le ministre Rémy Lamah, qui n’est toujours pas exhibé à la partie civile.

 » Le ministre Rémy Lamah n’a pas exercé ses recours. Et par rapport aux preuves, je pense bien qu’il n’y a pas de preuves palpables plus que la décision de l’ARMP qui a démandé au ministre de ne pas passer le contrat à SOGUIMAP SARL, mais il s’est entêté», a fait remarquer l’agent judiciaire de l’État, Me Amadou Baben Camara. 

Répondant à ce dernier, cet autre avocat de la défense a rétorqué en ces termes : « il est en train défendre son accusation. Et c’est tout à fait normal en tant que partie civil qu’il donne des réponses qui vont dans le sens de défendre son accusation. Il revient à nous ses avocats de démontrer le caractère non fondé de ce qu’il a soutenu avec des éléments dont nous disposons», a indiqué Me Moussa Diallo. 

Dans cette affaire, à en croire la partie civile, une décision de l’autorité de régulation des marchés publics en date du 12 juin 2020 avait annulé la passation de marché que le général Rémy Lamah avait engagé au profit de la société SOGUIMAP. 

 » En violant donc cette décision, il y a l’infraction de corruption parce que c’est en violation des règles de passation des marchés publics. Et dans le code de l’autorité de régulation des marchés publics, il est dit que la décision est directement exécutoire et s’impose à tout le monde, y compris les ministres, et des recours sont possibles», a mentionné l’agent judiciaire de l’État.

En attendant le jeudi, 09 février prochain pour la suite des débats, le tribunal a sommé la structure Ecobank à l’éffet de procéder à la vérification des transactions effectuées entre 2020 à 2021 sur le compte du général Rémy Lamah, pour faire parvenir les éléments au plus tard le mardi, 7 février à 12h00. M. Zoumanigui a tout de même invité le ministère public à faire comparaître tous les témoins à l’audience prochaine. 

Sâa Robert Koundouno