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Blaise Goumou sur sa supposée photo en béret rouge : « je vous parie que votre preuve-là tombera à l’eau…»

La photo d’un gendarme coiffé d’un béret rouge aux côtés du capitaine Moussa Dadis Camara, assimilé au colonel Blaise Goumou refait surface devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, ce mardi 31 janvier.

La photo qui fait polémique…


Répondant à une question de Me Amadou Oury Diallo, un des avocats de la partie civile relative à ladite photo, Blaise Gomou réitère n’avoir jamais porté de béret rouge et admet que la preuve (photo) brandit par les avocats de la partie civile va tomber à l’eau les jours à venir.
Il met au défi les avocats de la partie civile d’utiliser les techniques de reconnaissance faciale pour prouver que c’est lui qui est ce gendarme coiffé en béret rouge aux côtés de Moussa Dadis Camara.

Ci-dessous, l’échange entre l’avocat et l’accusé.

Me Amadou Oury : Est-ce que vous maintenez que vous n’avez jamais porté de béret rouge ?

Blaise Gomou : Je n’ai jamais porté de béret rouge.

Me Amadou Oury : Est-ce que vous ne faisiez pas partie de la garde rapprochée du président Moussa Dadis Camara, à l’époque ?

Blaise Gomou : Je n’ai jamais été garde corps à plus forte raison garde rapprochée du président Moussa Dadis Camara.

Me Amadou Oury : Je vous prie de regarder la photo. Vous êtes à gauche, vous portez la tenue de gendarme et vous êtes coiffés en béret rouge. Et en même temps, vous avez un Kalachnikov avec vous. Le président est tout à fait à droite devant sa Land Cruiser avec la garde. Tous les autres sont en treillis, sauf vous qui êtes en tenue de gendarme et en béret rouge, mon colonel ?

Blaise Gomou : C’est très grave. C’est très très grave, extrêmement grave.

Me Amadou Oury : Qu’est-ce qui est grave ?

Blaise Gomou : Vous cherchez des preuves sur YouTube et Google, vous faites venir ici. Monsieur le président, en observant attentivement cette photo, vous savez que cette photo est à la Une ? J’ai prié, Dieu a exaucé ma prière. Si le procureur pouvait accepter, ne serait-ce que faire venir des militaires ou des gendarmes dire que c’est Blaise Gomou, tout ce que j’aurais déclaré devant cette barre, je demanderai au président de le mettre à l’eau. Je n’ai jamais été garde corps.

Me Amadou Oury : Est-ce qu’on peut faire un examen de reconnaissance faciale pour identifier le gendarme coiffé en béret rouge et qui détient le kalachnikov ?

Blaise Gomou : Je vous donne toute la garantie de mettre à la disposition de n’importe quel service technique compétent pour faire cet examen. Moi aussi, si le président me permet, je ferai venir des gens, je vais pousser mes enquêtes, si on parvient à connaitre ce monsieur, à dévisager ce monsieur, j’aurai un discours à prononcer.

Me Amadou Oury : Un discours ?

Blaise Gomou : C’est ma vie qui est en danger. Vous mettez ma vie en danger. Vous prenez une personne, vous dites que c’est moi.

Me Amadou Oury : Mon colonel, vous n’êtes pas en train de tirer ici, vous n’êtes pas en train de frapper quelqu’un. Vous êtes arrêtés tout simplement avec votre Kalach, avec la garde rapprochée et le président est devant vous. Vous faisiez partie de la garde rapprochée et vous êtes coiffés en béret rouge. Vous dites que ce n’est mas vous, on va faire la reconnaissance.

Blaise Gomou : Faites la reconnaissance. L’aide de camp n’a jamais dit ici que Blaise faisait partie de la garde rapprochée.

Me Amadou Oury : S’il s’avérait que c’est vous qui êtes sur cette photo, est-ce que vous savez que cela constitue une usurpation de titre et de fonction parce que normalement, vous n’êtes pas garde rapprochée et vous n’êtes pas béret rouge ?

Blaise Gomou : A l’entame, j’ai dit ici que j’ai été l’une des premières personnes à m’opposer quand Toumba nous a dit de porter des bérets rouges. Je ne pouvais pas me permettre d’aller en violation flagrante des dispositions contenues dans le code du régime militaire.

Me Amadou Oury : J’insiste toujours. La tenue qui est là, est-ce la tenue d’un gendarme ?

Blaise Gomou : Les gendarmes portaient des treillis.

Me Amadou Oury : C’est le même treillis que les bérets rouges, qu’est-ce qui les différencient ?

Balise Gomou : Je n’ai pas de réponse à cette question.

Me Amadou Oury : Voilà. Comment on peut vous croire mon colonel si vous dites que vous n’avez jamais porté de béret rouge et que vos hommes n’ont jamais porté de béret rouge. Et nous, nous avons la preuve qu’un gendarme est coiffé en béret rouge et deux autres sont coiffés en béret rouge. Comment on peut croire que vous n’étiez pas au stade, le 28 septembre 2009 ?

Blaise Gomou : Je vous parie que votre preuve-là tombera à l’eau dans les jours à venir. Ça va tomber à l’eau. On ne cherche pas des preuves sur YouTube ou Facebook pour chercher à confondre les gens. Je ne me suis jamais habillé comme ça. Personne ne m’a vu en pleine journée porter Kalachnikov. Je m’habille toujours simple. Demander au lieu d’aller consulter YouTube ou bien Facebook. Allez-y dans les casernes, faites une enquête de personnalité autour de moi. Si vous trouvez quelqu’un là-bas, peut-être ce quelqu’un pourrait éclairer la lanterne du tribunal.

Au moment où nous mettions cet article en ligne, le colonel Blaise Gomou continue de faire face aux questions des avocats de la partie civile.

Sadjo Bah