Guinea
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Conakry : la Fondation Moumié commémore la disparition de Félix-Roland Moumié, père de l’indépendance camerounaise

C’est en compagnie des cadres du Parti Démocratique de Guinée PDG, que les membres de ladite Fondation ont célébré cette journée ce week-end à la villa Belle-Vue sise dans la commune de Dixinn à Conakry. L’objectif, rendre non seulement hommage au père de l’indépendance camerounaise, mais aussi celui de la Guinée, deux figures emblématiques qui ont combattu pour la libération des peuples africains en général, mais ceux (peuples) de leurs pays en particulier.

 » Il ressort d’une importance capitale de se souvenir de nos héros, de ceux qui ont marqué notre histoire à travers les luttes de libération de notre continent. Cette journée est intimement liée à toute une série d’activités visant la commémoration du 62ème anniversaire de l’assassinat de Dr Félix-Roland Moumié, président de l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Cet indépendantiste s’est exilé  en Guinée et a longtemps œuvré dans la politique guinéenne et africaine. Il a été au cœur de la lutte de l’indépendance de la Guinée et de tous les autres pays alliés étant dans le même état d’esprit», a fait savoir Djomo GAEL, porte-parole de la Fondation.

Qui était donc Dr Félix-Roland Moumié et comment est-il mort ? 

Médecin et homme politique, il est né le 1er novembre 1925 à Badoumla. L’une des figures de la lutte pour l’indépendance du Cameroun, il se rencontre en 1948 avec Ruben Um Nyobé, le fondateur de l’Union des Populations du Cameroun (UPC), qui  le lance sur la voie politique où il se mettra au service du mouvement de libération nationale. Militant très engagé et actif, Moumié subit une surveillance sans relâche de la part de l’administration française. Il accomplit de nombreux voyages dans différents pays pour obtenir des fonds et des soutiens en faveur de la lutte anticolonialiste de l’UPC. En 1959, il mènera une délégation de l’UPC à l’ONU pour réclamer des élections avant la proclamation de l’indépendance. Félix Moumié est empoisonné et décède le 3 novembre 1960 à Genève.

« Il avait annoncé au Cameroun, une lutte avec d’autres pour conduire ce pays à l’indépendance. Cela a trouvé que le Gouverneur colonial qui était en place, a cherché immédiatement à éliminer le leader Nyobé et Félix Momié est resté. Ils ont cherché à filer le combattant en envoyant chez lui un officier qui s’est déguisé en journaliste et qui a réussi à l’empoisonner dans un restaurant à Genève», a soutenu Moussa Linsa Soumah, historien et membre du comité central du PDG-RDA.

La commémoration de cette 62ème année de l’assassinat de Félix Momié a aussi été une occasion de rappeler à la jeunesse africaine, comment les devanciers se sont battus pour l’indépendance de l’Afrique.

 » Les combattants qui sont tombés sur le champ de bataille, il faut les magnifier, en trouvant les journées mémorables pour toujours leur rendre hommage dans le but d’édifier les jeunes que vous êtes afin que vous preniez le devant pour la sauvegarde des valeurs et l’indépendance africaines. Cette indépendance ne peut  être sauvegardée qu’à partir de la dislocation des petits États qui sont actuellement en fonction en Afrique pour fonder les 5 régions sous-régionales, c’est-à-dire l’Afrique de l’Ouest, du Nord, de l’Est, du Centre et du Sud qui doivent s’unir pour sauver notre continent, c’est la seule condition», a poursuivi l’historien Moussa Linsa Soumah. 

La République de Guinée et le Cameroun sont aussi deux pays frères de part leur histoire. Les pères d’indépendance de ces États, feu Ahmed Sékou Touré et feu Dr Félix-Roland Moumié ont tous combattu pour les mêmes causes. Ces deux figures indépendantistes sont commémorées depuis des années en Guinée, au Cameroun, mais aussi en Afrique. 

« La Guinée et le Cameroun, c’est un seul et même pays avec les pionniers de lutte des indépendances comme le feu Président Ahmed Sékou Touré et le président de l’UPC Félix Moumié, qui s’étaient liés d’amitié pendant cette lutte de l’indépendance totale de l’Afrique en général et de leur nation en particulier. Alors le Président Sékou Touré ayant accueilli le Dr Félix Moumié, son compagnon de lutte qui est arrivé ici avec à sa suite beaucoup de cadres, ont formé la crème des crèmes des cadres de l’administration guinéenne du « Non au référendum » à la France par la Guinée. Ce qu’il faut donc retenir, c’est que ce sont deux pays frères», a fait savoir M. Symphorien TENNE, écrivain historien et conseiller stratégique du mouvement révolutionnaire indépendant.

Aux Camerounais vivant en Guinée, le porte-parole de la Fondation Moumié les invite à faire en sorte que la commémoration de cette journée soit un moment de témoignages, de réconciliation vers leur l’histoire. 

« Qu’ils s’approprient tout ce que nos aînés ont fait dans ce pays afin qu’ils puissent établir un lien étroit avec les autorités actuelles et aussi la population guinéenne, qui sans nul doute ignorent la grande partie de cette histoire», a-t-il conclu.

Sâa Robert KOUNDOUNO