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Me Jean Moussa Sovogui sur la sortie de Paul Mansa en Soussou : « c’est une stratégie de défense, il veut remettre en cause le contenu du procès verbal »

Contrairement aux dix autres accusés qui sont passés avant lui dans l’affaire des évènements du 28 septembre 2009, Paul Mansa Guilavogui s’exprime en Soussou, langue du terroir pour livrer sa part de vérité et ce, avant même que le président du tribunal l’ait demandé dans quelle langue il va s’exprimer.
Pour Me Jean Moussa Sovogui, un des avocats du colonel Moussa Tiégboro Camara, Paul Mansa Guilavogui pouvait s’exprimer en français sans recourir à un interprète comme il l’a fait à Kankan.

L’avocat admet que l’accusé utilise cette stratégie de défense pour remettre en cause le contenu de son procès verbal, dressé en français, à Kankan par le juge Diawara, en août 2015.
« c’est une stratégie de défense peut-être. Il veut remettre en cause le contenu du procès verbal, régulièrement dressé le 05 août 2015 par des magistrats instructeurs. Il a été entendu à ce niveau sans interprète. Il aurait pu faire la même chose ici mais, s’il s’empresse pour demander au tribunal de recourir au service d’un interprète, c’est pour dire voilà, regardez, je n’ai pas eu droit à cela. Je n’ai pas été assisté d’un interprète devant le juge d’instruction. Et voilà, ce qui est contenu dans ce procès verbal n’est pas de moi. Or, de question en question, on est parvenu à lui arracher purement et simplement tout ce qui était contenu dans ce procès verbal. Et il l’a reconnu », a souligné Me Jean Moussa Sovogui.

Pour lui, si l’accusé n’a pas bénéficié d’avocats ou d’interprète lors de son interrogatoire devant le juge d’instruction, c’est parce que Paul Mansa Guilavogui a renoncé à ses droits.
« S’il n’a pas été assisté d’un avocat lors de son interrogatoire devant le juge d’instruction, il n’avait qu’à en faire la demande. Le juge l’a demandé s’il avait besoin de l’assistance d’un avocat, il y a renoncé, c’est mentionné dans le procès verbal. Ce n’est pas devant le tribunal criminel qu’il va soulever cet état de fait. L’assistance de l’avocat est obligatoire à cette phase là mais, devant le cabinet d’instruction, vous avez la possibilité d’y renoncer, c’est un droit. Il a renoncé à son droit, il ne peut plus rien dire. Et je suis convaincu qu’on lui avait demandé s’il avait besoin de l’assistance d’un interprète, il a dit qu’il pouvait s’exprimer ainsi. Ce n’est pas devant le tribunal qu’il va demander les services d’un interprète », a expliqué Me Jean Moussa Sovogui.

A la barre ce mercredi 08 février, Paul Mansa Guilavogui a expliqué qu’il a fait recours à un interprète parce que « le français parlé au tribunal est plus fort que lui ».

Sadjo Bah