Guinea
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Vente de manuels scolaires : Michel Balamou fait de nouvelles révélations…

CONAKRY-La Direction Communale de l'Education (DCE) de Matoto est au centre d'un scandale de corruption portant sur la vente illicite des manuels scolaires destinés aux élèves. 

La magasinière qui est concernée par cette rocambolesque affair,e a reconnu sans ambages les faits. Dame Ramatoulaye Diallo a fait des révélations fracassantes, accusant le Directeur Communal de l'Education de Matoto, Kenda Bailo Diallo d'être l'instigateur et le principal cerveau de ce clan mafieux spécialisé dans la vente des manuels didactiques.

Face au tollé suscité par cette affaire dans la presse, le ministère de tutelle a sévi en suspendant les deux cadres véreux de leurs fonctions. Mais cette pour le Secrétaire Général du Syndicat National de l'Education (SNE), c’est la partie immergée de l’iceberg. Michel Pépé Balamou estime qu'il reste encore d'autres complices perchés au plus haut niveau. 

« Le Syndicat National de l'Education (SNE) a trouvé cette suspension des cadres impliqués dans la vente illicite des manuels scolaires comme une étape nécessaire mais insuffisante dans le processus de moralisation, de crédibilisation, de transparence dans la conception, la production, le partage des manuels scolaires au plus de 8000 et quelques écoles en République de Guinée. Aujourd'hui, tout le monde sait que ces manuels scolaires se retrouvent au marché au vu et au su de tout le monde.

C'est estampillé à ne pas vendre mais aucune sanction n'est prise non seulement pour aller vers ces commerçants pour demander leur source d'approvisionnement, mais aussi de dénoncer les personnes qui leur ont vendu ces manuels qui sont interdits à toute vente. Aujourd'hui ce problème est catastrophique et ça a des ramifications jusqu'au ministère de l'enseignement pré-universitaire. Donc, on ne peut pas faire tomber les petits bonnets et protéger les gros bonnets à l'inspection régionale de l'éducation de Conakry, à l'inspection générale de l'éducation, au service matériels et didactiques scolaires. Toutes les structures déconcentrées de ce ministère doivent être inspectées, auditées pour savoir comment ces manuels sont gérés dans ces différentes structures déconcentrées », a recommandé le syndicaliste. 

Selon le secrétaire général du SNE, c'est seulement après l'éclatement du dossier de Matoto que les manuels scolaires ont été distribués dans la commune de Ratoma. Une activité qui, normalement doit se faire, en début d'année.

« Il a fallu que ce scandale-là arrive à Matoto pour que dans les deux jours qui viennent de passer, les manuels soient distribués dans la commune de Ratoma. Donc, ça veut dire que ces manuels-là étaient gardés dans les magasins, soit certains ont déjà été vendus. Pour éviter d'éventuelles inspections, il faut sortir le stock qui est là et partager à quelques jours de la fin de l'année scolaire. Or, ce sont des manuels qui devraient être partagées dès au début de l'année scolaire », a fait remarquer l'enseignant.

Poursuivant, ce professeur de Philosophie dans plusieurs écoles de la capitale a levé un coin du voile sur les interminables sanctions infligées aux apprenants. A l'en croire, par manque de craie par exemple, certains enseignants font exprès de punir leurs élèves. 

« Au-delà des livres, vous avez les boites de craies. Les dotations doivent arriver avant l'ouverture des salles de classe pour permettre aux chefs d'établissements d'avoir de la craie pour les enseignants qui passent en classe. Mais dès le début de l'année, c'est trois à quatre cartons qu'on envoie dans les écoles et puis c'est fini. On garde le reste au magasin et ces pauvres responsables d'établissements qui n'ont aucun budget de fonctionnement sont obligés de sanctionner les élèves et c'est à l'issue de cette punition qu'on demande aux élèves d'envoyer des boîtes de craie. Et, ce sont les mêmes boites de craie que l'Etat paient à coûts de milliards qui se retrouvent au marché que les mêmes élèves qui devaient posséder ça à travers leurs enseignants vont acheter au marché à 5000 GNF la boîte pour venir donner à leurs enseignants pour pouvoir écrire au tableau », a révélé Michel Pépé Balamou.

Pour le secrétaire général du Syndical National de l'Education (SNE), ceux qui se disent que les élèves et les formateurs n'ont pas de niveau oublient que les manuels qui leur sont destinés pour faciliter l'enseignement-apprentissage sont vendus sur le marché à des coûts exorbitants. Par conséquent, le syndicaliste propose à ce que tous les acteurs impliqués dans la vente illicite des manuels scolaires soient sévèrement punis.

« C'est une grande déception et il va falloir aller très loin. Punir toute la chaine de corruption qui se retrouve au ministère de l'enseignement pré-universitaire jusqu'au dernier délégué scolaire de l'enseignement élémentaire dans le village à N'Zoo, Panziazou etc. Donc, je pense que c'est en cela que nous parviendrons à lutter sérieusement contre la corruption et la vente illicite des matériels et didactiques scolaires destinés gratuitement aux enfants des écoles publiques mais aussi privées de la République », a préconisé Michel Pépé Balamou.

Siba Engagé

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 623 06 56 23