Gabon
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Augmentation des politiciens à l’Assemblée nationale : Jean François Ndongou mis au pilori

Depuis qu’il a souhaité l’augmentation du nombre de politiciens au sein de l’Assemblée nationale de transition, Jean François Ndongou suscite l’indignation. Alors que l’ancien parti au pouvoir pour lequel il siégeait au palais Léon Mba durant la dernière législature est à l’origine des lois jugées aussi bien impopulaires qu’immorales et opportunistes, sa proposition est jugée indécente.

Jean François Ndongou, le PAN de la transition. © Assemblée nationale

Après Paulette Missambo qui sollicitait du président de la transition la révision de la Charte de la transition pour l’introduction des acteurs politiques au sein du Sénat de la transition, Jean François Ndongou formulait sensiblement la même demande en sollicitant du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’augmentation du nombre d’acteurs issus des partis politiques au sein de l’Assemblée nationale de la transition. Seulement, contrairement à la demande de la présidente du Sénat de la transition, celle du président de l’Assemblée nationale de la transition suscite l’indignation d’une bonne partie de l’opinion. Contre lui, plusieurs récriminations faites à l’ancien parti au pouvoir et ses députés, particulièrement lors de la 13e législature, la dernière avant le coup d’Etat.

Député du Parti démocratique gabonais (PDG) lors de cette législature, le PAN de la transition est accusé d’avoir voté avec ses « camarades » et les alliés du parti au pouvoir au Parlement, des lois qui n’étaient pas en phase avec les attentes de la population. «La dernière législature a trop fait, elle est aussi à l’origine du chaos du Gabon», a déclaré un acteur de la société civile. Outre le vote de la dépénalisation de l’homosexualité et d’autres lois jugées iniques, cette législature a tout aussi mis en branle un dispositif législatif pour conforter la candidature d’Ali Bongo et préparer sa victoire. L’adoption en catimini des modifications du Code électoral à la veille des élections en dit long. «Les militaires nous ont sauvé», a-t-il ajouté.

Un souhait des «PDGistes tapis dans l’ombre» ?

«C’est grâce à votre incompétence que nous passons enfin à la deuxième République. Vous avez fait votre temps, vous nous avez montré de quoi vous êtes capables. Il faut l’accepter et l’assumer», a déclaré Aminata Ondo. Actrice de la société civile, elle estime avec d’autres que Jean François Ndongou est comptable des errements de la 13e législature et que sa proposition est «indécente». Au milieu de ce tollé, Geoffroy Foumboula Libeka, 4e vice-président de l’Assemblée nationale de la transition s’est désolidarisé de la démarche de Jean François Ndongou. Le président de l’Assemblée nationale de la transition a-t-il donc pris cette initiative de manière unilatérale alors qu’il est censé travaillé avec un bureau ? Se laisse-t-il guider par des « PDGistes » tapis dans l’ombre ?

«Je ne me reconnais nullement dans cette démarche visant à solliciter la présence de plus des politiciens au détriment des acteurs civiques à l’Assemblée nationale de transition», a-t-il affirmé. Geoffroy Foumboula accuse les « PDGistes », la majorité républicaine et l’«opposition de service» d’avoir conduit le Gabon dans le chaos. Il les accuse d’avoir accepté pour des intérêts égoïstes «demeurer à la solde d’une bande de gamins tout en œuvrant à la destruction de notre beau pays». Ils n’auraient donc pas de leçon de patriotisme à donner. «Si ce coup d’État avait échoué, c’est la société civile qui devait se lever pour plaider en faveur du général Oligui et ses hommes comme nous le faisons pour le lieutenant Kelly et ses hommes», a-t-il dit.

«Mais jamais un PDGiste, encore plus à la solde de ces gamins collégiens», a-t-il insisté jugeant d’autant plus incongrue la demande du PAN de la transition. Pour ainsi dire, s’agissant de la représentativité des politiciens à l’Assemblée nationale de transition, la Charte de la transition prévoit 70 membres dont 5 issus des Forces de défense et de sécurité, 25 issus de la société civile mais surtout, 40 issus des partis politiques. Comparé à la Guinée, au Burkina Faso et au Mali, note Geoffroy Foumboula, le Gabon est le seul pays en transition qui compose majoritairement avec les partis politiques, les autres privilégiant la composante civile.