Gabon
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Corruption présumée : le destin incertain de Lambert-Noël Matha dans le dossier Averda

Nouveau rebondissement dans l’affaire Averda au Gabon. Lambert-Noël Matha, ancien ministre de l’Intérieur, a été inculpé vendredi par le juge d’instruction pour corruption passive, concussion, soustraction illicite d’argent et blanchiment de capitaux. Il est désormais assigné à résidence dans le cadre de cette affaire qui concerne un contrat de ramassage d’ordures confié à la société libanaise Averda. L’évolution de cette enquête pourrait révéler l’ampleur de la corruption au sein des hautes sphères de l’État gabonais sous le magistère d’Ali Bongo.

Premier flic du Gabon des années Ali Bongo, Lambert-Noël Matha va-t-il finir à«Sans-Famille» ? © GabonReview

Lambert-Noël Matha était-il en sursis ? Si oui, le savait-il personnellement ? Ces questions taraudent les esprits depuis le vendredi 29 septembre. Ce, en raison de l’inculpation de l’ancien ministre d’État à l’Intérieur par le juge d’instruction, des faits présumés de corruption passive, concussion, soustraction illicite d’argent et blanchiment de capitaux.

Averda : une dette de 23 milliards de francs CFA

Pour les besoins de l’enquête judiciaire ouverte à cet effet, et qui se poursuit, l’ex-membre du gouvernement a tout simplement été assigné à résidence. La mesure du magistrat instructeur visant à limiter ses déplacements et de surveiller ses fréquentations. La restriction de liberté décidée contre Lambert-Noël Matha intervient dans le cadre du dossier Averda.

Cette entreprise avait signé, en effet, un contrat de 4 ans (2015-2019) avec le Gabon pour la collecte et le ramassage des ordures ménagères dans la commune de Libreville. M. Matha en était directement le gestionnaire, en sa qualité de chef du département ministériel technique en charge de la Ville. Des sources proches du dossier assurent qu’il aurait également perçu de fortes sommes d’argent, au titre des rétrocommissions.

Après avoir perdu beaucoup d’argent pour des prestations insatisfaisantes à ses yeux, l’État s’était résolu à rompre, unilatéralement, en mai 2019, ledit contrat. Le partenaire ne l’entendait pas de cette oreille. Après des tentatives de conciliation à l’amiable infructueuses, la société libanaise qui avait opéré près de 5 ans durant dans le ramassage des ordures ménagères à Libreville a lors décidé de porter l’affaire devant la Chambre de commerce et de l’industrie (CCI) en France, exigeant le règlement d’une dette de 35 millions d’euros, soit 23 milliards de francs CFA. Selon des sources proches du dossier, «le Gabon risquait une grosse sanction pécuniaire».

Cité par Alain Xavier Madoungou

Devant le juge d’instruction, l’ancien ministre d’État à l’Intérieur n’aurait pas été en mesure de justifier son innocence, affichant plutôt une attitude de culpabilité. Son inculpation et assignation à résidence pourrait donner lieu à un placement sous mandat de dépôt, à mesure que les services compétents progressent sur l’enquête.

En février 2022, une enquête du procureur de la République avait conduit à l’inculpation et à l’arrestation d’Alain Xavier Madoungou, directeur général du ministère de l’Intérieur en charge des Collectivités locales et du programme de la décentralisation, pour corruption active.

Lors de son interpellation, celui-ci avait désigné Lambert-Noël Matha comme le cerveau présumé de cette affaire. Alain Xavier Madoungou séjourne depuis lors à «Sans-Famille», le tristement célèbre pénitencier de Libreville. Lambert-Noël Matha va-t-il l’y rejoindre ? Triste et absurde pour le premier flic du Gabon des années Ali Bongo.