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CNSS : Une faillite inéluctable d’ici juillet si les réformes ne sont pas entérinées

Lors d’une récente rencontre avec des syndicats des retraités du secteur privé et parapublic, le directeur général de la CNSS a affirmée l’hypothèse d’une éventuelle cessation de paiement d’ici juillet si les réformes engagées ne sont pas mises en œuvre.

Patrick Ossi Okori présidant la rencontre le 17 mai. © D.R.

La Caisse nationale de sécurité sociale court-elle vers sa mort certaine ? Entre retard de paiement des salaires des agents, retard de versement des pensions,  la question taraude bien d’esprits inquiets. Des inquiétudes qui pourraient se renforcer après la rencontre de mardi dernier entre Patrick Ossi Okori, le directeur général de cette institution, et les syndicats des retraités du secteur privé et parapublic.

Ce dernier est largement revenu sur les dysfonctionnements de cette structure lors de cette rencontre. Entre autres, une explosion du nombre de retraités, un régime des pensions mal paramétré, une fraude explosive, un organigramme inadapté et des charges de fonctionnement élevées.

En chiffre, la CNSS c’est 128 235 cotisants en 2020 ; 26 100 retraités avec à la clé un ajout de 500 nouveaux retraités par mois ; 3 branches de pension ; 90 milliards de pensions payées par an. Soit, 91% de la charge technique globale ; une augmentation de 37% des retraités contre une diminution de 6% des cotisants ; 5 125 nouveaux droits impayés depuis 4 ans et estimés à 18 milliards de francs CFA ; une dette fournisseur de 10 milliards ; des crédits bancaires de 55 milliards ; un résultat négatif de 28 milliards en 2020 et une augmentation exponentielle de la masse salariale.

«Je pense que nous sommes à la croisée des chemins. Soit ça passe ou ça casse», a prévenu Patrick Ossi Okori selon qui, d’ici le 5 juillet la CNSS pourrait se retrouver en cessation de paiement si rien n’est fait avec à la clé, des retraités sans pension.

Les réformes ou rien

Instantané de la rencontre du 17 mai à la CNSS. © D.R.

Pour éviter le naufrage, a-t-il laissé entendre, il faudrait mettre en œuvre les réformes pensées par ses équipes. Soit, un plan de restructuration pour sauver la CNSS qui aurait déjà commencé à porter des fruits même si des efforts conséquents doivent encore être fournis. Au nombre des réformes, la refonte de l’organigramme qui a permis de passer de 814,9 millions de francs CFA par an à 243 millions ; l’audit des rémunérations qui a permis de passer à 500 millions de francs CFA par an à 215 millions ; l’audit de la dette fournisseurs qui a permis de réaliser un gain de 4 milliards ; la suppression des avantages non contractuels et non conventionnels qui a permis de passer de 300 millions de francs CFA par an à 105 millions.

A cela s’ajoutent la réduction de la prime de recouvrement qui a permis de réaliser un gain de 255 millions de francs CFA ou encore la redynamisation de des structures sanitaires qui qui a permis de réaliser un gain de 117 millions de francs CFA. Selon la direction générale, si les réformes internes sont menées à terme et si les recommandations de l’étude actuarielle du cabinet Finactu sont respectées, la situation pourrait s’améliorer.