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Après la controverse, Luck sort sur Apple TV+

En 2019, le recrutement à la tête de Skydance Animation de l’ancien pilier de Pixar, John Lasseter, accusé de harcèlement sexuel, avait été largement contesté. Luck, premier film du nouveau studio, est sorti vendredi.

Comme tout bon film familial d’animation, Luck part du principe optimiste qu’aussi désespérée soit votre situation, du bon finira par en sortir. C’est probablement aussi ce qu’espère Apple TV+ à propos de John Lasseter, légendaire réalisateur qui a pris la tête des nouvelles productions Skydance Animation – filiale de Skydance, qui a produit la série de films Mission : Impossible et le carton Top Gun : Maverick – après avoir dû quitter ses fonctions chez Pixar face à une volée d’accusations de harcèlement sexuel dans le sillage du mouvement #MeToo.

Luck, le premier film de Skydance Animation, réalisé par Peggy Holmes, est sorti vendredi sur la plateforme de streaming Apple TV+. Il raconte les aventures de Sam, orpheline très malchanceuse de 18 ans qui tente, avec l’aide d’un chat doté de la parole, de mettre la main sur un porte-bonheur afin d’aider une amie à trouver une famille d’adoption. Les deux s’embarquent pour un périple au pays de la chance, une contrée fantastique où toute la veine et la déveine du monde sont produites par des dragons, des licornes ou encore des gobelins, avant d’être envoyées sur Terre.

Figure centrale des studios Pixar

Dans le doublage français, c’est la chanteuse Louane qui prête sa voix à l’héroïne. La distribution originale, quant à elle, aligne les stars comme Jane Fonda, Whoopi Goldberg ou encore Simon Pegg ; elle a aussi donné lieu, en 2019, au départ fracassant de l’actrice britannique Emma Thompson, qui a refusé de travailler avec John Lasseter.

Dans sa lettre de démission, publiée par le Los Angeles Times, elle avait regretté que l’embauche du réalisateur par Skydance ne force «les employés (du studio) qui ne voudraient pas lui donner de deuxième chance à rester et être mal à l’aise, ou à perdre leur emploi».

John Lasseter avait reconnu « avoir échoué » à insuffler une culture « de la confiance et du respect »

John Lasseter avait permis à Pixar de passer de simple appendice de Lucasfilm à l’un des studios d’animation les plus célèbres au monde, en concluant notamment un accord avec Disney au début des années 1990 pour la production des trois premiers longs métrages du studio, entièrement réalisés en images de synthèse.

Le premier film Pixar, Toy Story, réalisé par John Lasseter, avait été un succès critique et public énorme, et Pixar avait réitéré l’expérience avec ses deux films suivants, A Bug’s Life (1998) et Toy Story 2 (2000), encore réalisés par Lasseter.

«Tout le monde peut faire des erreurs»

Le réalisateur et producteur, à la tête du département artistique de Pixar depuis la création du studio, avait été accusé de comportement inapproprié au plus haut du mouvement #MeToo en 2017. Il avait alors présenté ses excuses, reconnu «avoir échoué» à insuffler une culture «de la confiance et du respect» dans ses studios, et avait annoncé prendre un congé sabbatique, avant de quitter ses fonctions l’année suivante.

Des sources internes à Disney et Pixar, citées par l’hebdomadaire spécialisé The Hollywood Reporter, avaient notamment affirmé que le réalisateur était connu pour «agripper, embrasser» les femmes et «faire des commentaires sur leur physique».

La démission d’Emma Thomson avait troublé les autres comédiens de Luck, mais après avoir «initialement» douté, Simon Pegg avait décidé de rester à l’affiche du film d’animation. Pour l’acteur, il était important que John Lasseter ait «admis sa responsabilité».

«On est tous fichus si on est bannis pour des choses qu’on regrette et pour lesquelles on présente des excuses sincères», a-t-il poursuivi. Whoopi Goldberg avait, elle, expliqué plus succinctement que «tout le monde peut faire des erreurs».

Le départ d’Emma Thomson avait conduit l’équipe du film à recruter la superstar Jane Fonda, ce qui avait achevé de convaincre Simon Pegg. L’arrivée de cette «militante et féministe légendaire» avait permis de «cimenter (sa) décision de faire» le film.

Luck,

de Peggy Holmes.