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Difficile de recenser les décès dus à la canicule

À la recherche des coins ombragés. Les épisodes de fortes chaleurs peuvent être fatals, mais aucune statistique fiable n’existe sur le phénomène. 

Le ministère de la Santé explique la difficulté de recenser l’impact des épisodes successifs de canicule sur le nombre de décès. En 2020, il n’y a pas eu de pic de décès, contrairement à nos voisins belges et français.  

Difficile de dresser des statistiques concernant le nombre de décès dus aux épisodes de canicule. Les températures élevées peuvent contribuer à augmenter un grand nombre de causes de décès. La classification internationale des maladies, établie par l’Organisation mondiale de la santé, qui codifie les informations transmises dans le registre des causes des décès, «ne constitue pas une source suffisamment discriminante pour identifier de manière univoque et exhaustive les décès dus à la chaleur», indique le ministère de la Santé.   

Comment, dès lors, calculer le nombre de décès imputables aux fortes chaleurs et aux nuits tropicales ? L’analyse des statistiques relatives aux décès a été adaptée en 2021 afin de mieux prendre en compte les périodes de chaleur excessive ou de grand froid.

Jusqu’ici, pour savoir s’il y a surmortalité pour une cause particulière, on considère le nombre de décès observés en 2020, par exemple, que l’on compare à la moyenne du nombre de décès observés durant les 5 années précédentes. Cette méthode, expliquée par le ministère de la Santé, «permettait une bonne évaluation, mais manquait de finesse», précise-t-il. 

Pour les données de 2020, en Belgique, un pic proéminent apparaît entre les deux vagues de surmortalité covid-19 en début et en fin d’année 2020. Ce pic apparaît de manière plus modeste en France, Allemagne et aux Pays-Bas, mais pas du tout au Luxembourg.  

Au cours de l’année 2021, le service épidémiologie et statistique de la Direction de la santé, en collaboration avec Sciensano, a adapté sa méthodologie afin de pouvoir mieux refléter les défis majeurs que représentent notamment les canicules. Les graphiques sur la surmortalité, à paraître dans la prochaine brochure des statistiques des causes de décès pour l’année 2020, montrent qu’elle touche essentiellement les personnes de 85 ans et plus. 

Le plan canicule, instauré en 2003, a permis de mettre en place des visites de surveillance. Depuis l’année 2006, informe le ministère, 4 834 personnes au total ont été enregistrées pour profiter de ces visites de surveillance. Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Les personnes qui remplissent les critères d’éligibilité, sont informées par courrier par la Direction de la santé.

Les réseaux d’aide et de soins peuvent aussi déclarer des personnes qu’ils jugent être à risque en cas de période caniculaire. La plupart des communes informent la population via leurs bulletins de la possibilité d’inscription des personnes à risque et sensibilisent les habitants à venir en aide aux personnes qui en auraient besoin.  

Quid du numéro d’appel mis en place au sein de la Direction de la santé ? Il est relativement faible, avec une douzaine d’appels par semaine, en moyenne, reconnaît le ministère de la Santé.

Adaptations régulières

Une analyse de l’année écoulée du plan canicule se fait annuellement en concertation entre la Direction de la santé, la Copas et la Croix-Rouge luxembourgeoise. Ce plan est régulièrement adapté. Le ministère de la Santé prévoit plusieurs changements. D’abord, la digitalisation de la surveillance des indicateurs (météo, critères liés à l’environnement, visites de personnes aux urgences des hôpitaux et maisons médicales).

Ensuite, le soutien des offices sociaux des communes pour identifier les personnes inscrites sur les listes et assurer ainsi un meilleur suivi. D’autres mesures, si nécessaire, seront décidées en fonction de chaque situation individuelle, ajoute le ministère. 

L’inspection sanitaire de la Direction de la santé a mis en place une veille sanitaire, pour laquelle des données du service météorologique de l’aéroport (température maximale et température moyenne), des indicateurs environnementaux (taux d’ozone, taux de PM10), ainsi que des indicateurs positifs (consultations dans les hôpitaux pour des pathologies en relation avec un épisode chaud) sont recensés. À l’avenir, les données du 112 et celles des maisons médicales y seront incluses. Les statistiques devraient être plus fiables.   

Ce n’est pas encore fini

 

Le ciel couvert et les quelques averses survenues et celles annoncées pour ce week-end, ne sont qu’un petit moment de répit. Les prévisions indiquent encore des épisodes de fortes chaleurs pour la dernière semaine de ce mois d’août.

Il n’y a guère que la semaine prochaine que les températures seront plus respirables. La pluie, qui devient une urgence absolue pour les agriculteurs, ne pointe pas à l’horizon. En attendant, il faudra encore se montrer vigilant, les températures vont encore dépasser les 30 degrés avant la fin de la saison.