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Loin des controverses politiques des adultes, nos cinq cent mille petits écoliers ont passé hier le premier examen de leur existence. C’est une étape essentielle dans leur vie scolaire et leur avenir est déjà en train de se dessiner. Mais nul ne sait, pour le moment, ce que le système éducatif malgache leur réserve. Au vu de l’instabilité chronique qui perturbe son bon fonctionnement, on ne sait pas quel avenir leur est réservé.
L’avenir de l’enseignement à Madagascar en question
Les remarques qui ont été relevées dans un rapport de la banque mondiale ont jeté un froid dans l’opinion. Les spécialistes de l’institution financière ont parlé du système éducatif sans utiliser de langue de bois. Ils ont dit qu’au sortir de leur scolarité, le niveau des jeunes Malgaches était celui de T3, c’est-à-dire celui de la classe primaire. Cet avis, donnant à réfléchir, n’étonne pas outre mesure ceux qui suivent les changements instaurés ces dernières années dans le système éducatif. La mise en place du PEM devait permettre de lui donner une assise solide, puis l’arrivée d’une nouvelle équipe au ministère de l’éducation a entraîné sa suppression et son remplacement par un autre programme. Les problèmes politiques et syndicaux des enseignants n’ont pas arrangé les choses. Les étudiants dans les universités n’ont pas été en reste à cause du non paiement de leurs bourses d’étude. Les grèves et les manifestations qu’ils ont organisées ont totalement perturbé le déroulement de l’année universitaire. C’est dans ce contexte que s’est multipliée l’ouverture des universités et instituts privés, rabaissant ainsi l’attractivité des établissements publics. L’avenir de l’enseignement public, pourtant essentiel pour la grande majorité des Malgaches, est ainsi obéré. C’est un secteur, comme beaucoup d’autres actuellement, qui a besoin d’être redressé.
Patrice RABE
