Madagascar
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Mahamasina : Dernier 26 juin du quinquennat

Le président de la République, Andry Rajoelina, entouré des chefs militaires à Mahamasina.

L’armée a une fois de plus affirmé, hier, sa volonté de défendre les institutions à l’occasion de la célébration du 63e anniversaire de l’Indépendance du pays.

Quant à sa volonté de défendre le régime en place, l’armée a répondu « oui » aux questions posées par le président de la République, Andry Rajoelina. Hier, à l’occasion du lancement du traditionnel défilé militaire à Mahamasina, dans le cadre de la célébration du soixante-troisième anniversaire de l’Indépendance, le chef de l’Etat a posé la question de savoir si l’armée serait « toujours prête à veiller à la souveraineté nationale et défendre le régime en place ». Le « oui » des hommes en treillis a été prononcé sans hésitation. Autant dire que l’armée a démontré publiquement, devant des millions de spectateurs qui ont suivi le défilé militaire, son soutien aux institutions. Bien que ce genre d’exercice soit une formalité dans un pareil cadre, le fait de l’intégrer dans les phrases de lancement du président de la République est loin d’être anodin et coïncide avec un contexte politique bien particulier. Ces derniers temps, l’armée a de nouveau été sollicitée à se prononcer par certains acteurs politiques. Les fuites de documents qui ont révélé la nationalité française d’Andry Rajoelina ont été à l’origine d’une vague de polémiques qui ont animé le débat sous les chaumières à quelques mois des élections présidentielles. Les opposants s’indignent et fustigent le chef de l’Etat. Marc Ravalomanana, chef de file de l’opposition, a même appelé à une « prise de responsabilité de l’armée ».

Plus de trois mille

Les projecteurs étaient braqués sur les militaires. Mais droite dans ses bottes, l’armée ne vacille pas, affirme son « rôle républicain et se soustrait de toutes considérations politiques  à son égard », nous confie un haut responsable de la hiérarchie militaire. Son commandement ne s’ébranle pas non plus. De plus, lors du défilé, l’armée a encore démontré que les ordres viennent toujours d’un seul chef. En effet, 3 684 éléments ont participé à la parade d’hier à Mahamasina. Ils provenaient de l’armée, de la gendarmerie, de la police nationale, des cadres des eaux et forêts, des agents des douanes, des sapeurs-pompiers de la capitale et de la police municipale. Deux hélicoptères et quatre aéronefs de l’armée de l’air ont également participé, ainsi que les 235 véhicules qui ont défilé au stade Barea. La parade, placée sous les ordres du général de brigade Démosthène Pikulas, a commencé avec des démonstrations dynamiques orchestrées par l’Académie militaire, le Semipi de Fianarantsoa et l’Ecole nationale des sous-officiers d’Antsirabe.

Incontournable

Ce défilé militaire à Mahamasina sera le dernier de ce quinquennat. Mais l’ambiance ne laisse pas transparaître cette fin annoncée. La fête a été vécue avec ferveur dans les grandes villes à travers l’île. Dans la capitale, la veille de la date d’anniversaire de l’indépendance a toujours bien été animée comme chaque année. La population est sortie pour faire la fête et célébrer comme il se doit le 63ème anniversaire du retour de la souveraineté nationale. Avec au menu, un programme bien rempli et organisé par le gouvernement : des concerts gratuits tout au long des soirées pour les fêtards, l’ouverture du nouveau musée à Manjakamiadana pour ajouter une touche d’histoire, des défilés militaires et un grand podium à Mahamasina pour clôturer la célébration. Dimanche, les axes principaux et les ruelles de plusieurs quartiers ont été bondés de monde en début de soirée pour admirer le spectacle des feux d’artifice qui a débuté à 19h tapantes. Ce rendez-vous est devenu incontournable pour tous les Tananariviens qui, une fois de plus, ont montré leur détermination à ne jamais manquer une heure de festival pyrotechnique. Dans les régions, les kermesses et les concerts ont marqué la célébration de la fête de l’Indépendance.

Rija R.