Madagascar
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Manassé Bezara : Pour un observatoire de la décentralisation

Il a donné son avis sur la décentralisation à Madagascar. Ce professeur des Grandes Écoles d’ingénieurs 49000 Angers, France a ainsi déclaré que « la décentralisation est de plus en plus sur toutes les lèvres ».

Une cause juste certes car, bien pensée, pragmatique et transparente, elle peut apporter des réponses adaptées à certains problèmes auxquels est confrontée notre société d’aujourd’hui. En fait, une décentralisationverte et vivante, s’exprime par une gouvernance participative par laquelle l’identité de chaque région doit s’affirmer, doit s’épanouir dans un esprit de partage, de tolérance et de respect réciproque. C’est une forme particulière de répartition de pouvoir susceptible de faire progresser toute la population de Madagascar. Elle est constructive à l’échelle individuelle, communautaire, régionale et nationale. Mais, ce n’est pas un remède miracle, elle s’inscrit dans le temps long, elle est complexe et exigeante sur le plan qualité humaine.

Slogan politique. Il se pose ainsi la question, Où en sommes-nous aujourd’hui ? « Au stade incantatoire, slogan politique où sensibilisation et engagement restent superficiels. Les prises de positions sont circonstanciées, électoralistes, inspirées d’une déception politique ou de l’anti-l’autre. Les rhétoriques, la capacité d’embarquer des cadors n’impriment pas. La construction des architectures est ignorée malgré la clarté des règles juridiques sur le sujet. En fait, notre décentralisation s’est embourbée dans le champ de l’inconscience de l’intérêt national. Les fossoyeurs, redoutables force de centrifuge défiant à même le pouvoir malgré la bonne volonté de ce dernier, sursoient, verrouillent les organes essentiels de décision à travers l’adoubement des pieds nickelés et la promotion de l’indigence régionale. Pire, ils s’attèlent à détricoter les pré-acquis en les remplaçant progressivement par des paillettes ».

Complexité du sujet. Et de se poser toujours la question.  Comment réagir et progresser ? Il avance ainsi comme propositions de sensibiliser la population des régions sur la pertinence, la complexité du sujet et les inciter à s’exprimer. Recentrer les communications sur la décentralisation autour des préoccupations quotidiennes des habitants des régions, de la dynamique des contextes, des rapports de forces et des ferments catalyseurs de transformation. Se poser et travailler les questions du genre : pourquoi la décentralisation n’est- elle pas une question politique majeure à Madagascar ? Quelles étaient les promesses sur la décentralisation ?  Quelles sont les réalisations ?   Comment mesurer les acquis ? Comment dissoudre les facteurs de blocage ? Comment construire et protéger une force de décentralisation à la hauteur des enjeux ? Négocier la mise en place des architectures conformément à la Constitution, avec un Ministère et un Observatoire de la Décentralisation. Et pour conclure, le professeur de faire savoir que « je signale que décentraliser n’est pas se désunir, au contraire, c’est pour être encore plus solidaire pour la prospérité de notre Pays ».

Recueillis par Dominique R.