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"1899", la nouvelle série qui cartonne sur Netflix: mais qu’est-il arrivé aux 1 423 passagers du Prométhée ?

Comme Dark, l’histoire commence par un cauchemar. En l’occurrence, celui de Maura Franklin (Emily Beecham, Prix d’interprétation féminine à Cannes pour son rôle dans Little Joe).

Nous sommes le 19 octobre 1899, lorsque cette jeune médecin anglaise étudiant le cerveau, est tirée brutalement du sommeil après avoir rêvé de son père. Ce dernier se tenait droit dans la pénombre d’un couloir glauque, en regardant deux hommes l’embarquer contre son gré sans maugréer. Façon hôpital psychiatrique et Vol au-dessus d’un nid de coucou. “Je sais ce que j’ai vu, je ne suis pas folle. Qu’as-tu fait à mon frère ? Où est-il ? Il était à bord du Prométhée. Il savait ce que tu faisais sur ces navires. Je ne me souviens de rien. Que m’as-tu fait”, hurle la jeune femme avant de se réveiller trempée.

Du mauvais rêve à la réalité il n’y a parfois qu’un pas. Sur ses poignets : des traces de liens. À ses pieds : une coupure de presse relatant la disparition du Prométhée depuis quatre mois. Et, puis, une lettre de son frère qui ne rassurerait pas la personne la plus sereine de la Terre. “Je sais ce que notre père a fait. Rejoins-moi à New York. Ne fais confiance à personne.”

L’angoisse est d’autant plus palpable qu’au moment de lire ces lignes, Maura se trouve dans la cabine d’un autre bateau. Commandé par le capitaine Eyk Larsen (le charismatique Andreas Pietschmann qui jouait Jonas dans Dark), le Kerberos appartient à la même compagnie que le navire disparu. L’immense paquebot vogue à toute allure vers le même cap au milieu des flots sombres de l’Atlantique.

La jeune femme et ses compagnons d’infortune – des migrants, pauvres et riches, en route vers l’Amérique (le casting est international et les dialogues en VO) – vont recevoir un message provenant de la carlingue disparue et devoir, par la force des choses, s’écharper sur une question épineuse : Qu’est-il arrivé aux 1423 passagers du Prométhée ?

Aussi désarçonnante que “Dark”

Les fans de l’excellente série Dark attendaient avec impatience le retour de Jantje Friese et Baran bo Odar depuis deux ans et demi. Ils ne devraient pas être déçus par 1899, pour ce qu’on a pu en voir : six épisodes sur les huit au total. Le couple de showrunnrers allemands signe une nouvelle série de SF chorale, addictive et désarçonnante. En utilisant, certes, en grande partie, les mêmes ficelles que la précédente.

Avant d’embarquer à bord du Kerberos, il faut s’assurer de pouvoir supporter, comme à Winden, une musique angoissante, des portes grinçantes, ou les chuchotements omniprésents à la Lovecraft. Ne pas, non plus, être aquaphobe ou en carence de vitamine D (il est où le soleil, il est où ?), craindre les enfants bizarres à la Sixième Sens, les souvenirs intrusifs, les disparitions inexpliquées ou les “coucous” inopinés de personnes supposément décédées. Il faut, au contraire, aimer les signes à décoder, ouvrir des trappes vers des mondes parallèles, et les allers-retours dans le temps.

Des cadavres dans le placard

Leurs idées ont beau être parfois farfelues, Jantje Friese et Baran bo Odar ne tombent, pourtant, jamais dans le ridicule à l’instar de La Révolution… Tournée sur un plateau de production virtuel colossal (Le “Volume”), cette série est aussi dense que Dark. Un grand puzzle scénaristique haletant. À chaque fois que l’on pense décrocher, les créateurs ajoutent intelligemment un peu de grain à moudre au moulin de notre curiosité.

Chaque épisode se focalise, en partie, sur un personnage (comme The Playlist sur la saga Spotify) et débute par un de leur cauchemar permettant aux spectateurs de découvrir les cadavres cachés dans le placard. “Tous fuient quelque chose sinon pourquoi s’en iraient-ils ?”, demande, l’une des voyageuses cyniquement. Vous êtes vraiment sûr de vouloir monter à bord ?

1 899 - Série fantastique - De Jantje Friese et Baran bo Odar - Scénario : Jantje Friese - Avec Emily Beecham, Andreas Pietschmann, Aneurin Barnard - Netflix 8 x 60’ disponibles le 17/11.