L’humoriste est revenu sur sa chronique tenue il y a deux semaines sur Tipik radio.
Le 19 septembre dernier, Dan Gagnon réalisait sa chronique hebdomadaire, « On crame tout ». Et ce jour-là, sa prestation a beaucoup fait parler d’elle sur Tipik radio. L’humoriste taclait la RTBF, diffuseur de la Coupe du monde au Qatar.
Après avoir évoqué les 6500 ouvriers migrants morts « depuis l’attribution de la Coupe du monde au Qatar », selon The Guardian, Dan Gagnon a tenu un argumentaire pour expliquer les raisons qui poussent la RTBF à diffuser cet événement sportif, véritable désastre écologique : « Argument 1 : ça répond à une demande du public. Et c’est vrai. Le public a toujours raison. Moi, par exemple, je vends de l’héroïne et ça cartonne. Argument 2 : si on ne diffuse pas la Coupe du monde, d’autres le feront de toute façon. Exactement ! C’est ce que je dis avec l’héroïne depuis des années : si quelqu’un doit faire de la thune avec, j’aime autant que ce soit moi. » Dernier argument : « Diffuser n’est pas cautionner. Et on oublie ça. Ce n’est pas parce que tu achètes les droits, que tu diffuses les matchs et que tu vends de la pub pendant les matchs, que tu es d’accord avec tout ce que fait le Qatar. D’ailleurs, peu de gens le savent, mais pour chaque euro touché par la RTBF, une bonne pensée est reversée à Amnesty International. »
Autant dire que la chronique de Dan Gagnon est très vite remontée aux oreilles de la direction, qui n’a que très peu apprécié. Ce n’est pas pour autant qu’il a été viré, comme il l’a expliqué à la DH : « Ils ne m’ont pas viré, absolument pas, mais je crois qu’ils croisaient les doigts pour que je trouve un autre sujet la fois d’après. Ils ne me l’ont jamais dit au premier degré mais ils me l’ont fait comprendre. Ils ont fait leur boulot de politique… »
C’est en fait lui qui a démissionné. Ce lundi, il n’était donc pas présent sur Tipik radio, et son absence n’a fait l’objet d’aucune annonce, comme il l’explique à la DH : « Sauf erreur de ma part, il n’y avait rien du tout, ils ont fait comme si de rien n’était… Ils ont staliné la chose. C’est leur stratégie. Si je veux faire mon travail, il faut que je sois dans une équipe qui est contente quand je fais un bon coup. Et, avec la mission que j’avais, je considérais que c’était un bon coup (…) J’ai toujours été indépendant et ce retrait de Tipik est donc aussi une façon de rappeler aux humoristes d’où vient le stand up : ce sont des gens qui, à la base, disent des choses difficiles, pertinentes mais marrantes. Ils ne sacrifiaient pas leur intégrité. »
