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"J'ai voulu récompenser mes amis": Le geste fou de Georges Clooney envers 14 de ses proches

La célébrité et les contrats ne sont pas arrivés en un claquement de doigts pour Georges Clooney. A l'affiche de la comédie romantiqueTicket to Paradise aux côtés de Julia Roberts, la star hollywoodienne revient sur les années de galère qui ont forgé son caractère.

Lorsque vous regardez dans le rétroviseur de votre vie, quelles sont les étapes qui vous ont fait avancer selon vous et celles dont vous soyez le moins fier ?

"C'est la série Urgences qui m'a fait décoller et qui m'a permis de gagner régulièrement ma vie. C'est évident. Batman & Robin est venu ensuite. C'était l'époque où que je ne voyais encore que l'aspect alimentaire dans ce métier ! Le fait d'avoir décrocher ce rôle, c'était pour moi l'assurance de mettre du cash sur mon compte en banque et de moins me soucier des factures à payer. Bref, je m'étais focalisé sur le montant du chèque et moins sur la qualité du scénario ! Est-ce que j'ai un regret de mettre embarquer là-dedans ? Non ! Je dirais plutôt que c'était juste une erreur d'appréciation. Je voulais aussi prouver et me prouver que je pouvais jouer autre chose qu'un pédiatre en blouse blanche ! Je me suis fait descendre par la critique. Le seul avantage dans tout ça, c'est qu'ont a retenu mon nom. Quant aux fans, ces derniers m'ont presque accusé d'avoir tué la franchise de Batman ! Cela la m'a servi de leçon. J'ai réalisé, en effet que je serais, quoiqu'il advienne, quoique je fasse, tenu responsable si le film est un échec au box-office. A partir de ce moment-là, je me suis concentré uniquement sur les scénarios. Et tant qu'à faire…les bons !"

A quel moment vous avez compris que la célébrité pouvait disparaître aussi vite qu’elle est apparue ?

"Je l'ai su assez tôt. Ma tante, Rosemary Clooney, était comme vous le savez une grande chanteuse. Du genre a faire la couverture du Time. A la fin de sa carrière, elle vendait moins de disques et elle était conviée à moins d'émissions. Elle était toujours une chanteuse de talent, c'est juste qu'elle ne correspondait plus à ce qu'attendaient les gens. Ils voulaient entendre autre chose. Je n'ai jamais oublié ça !"

Vous croyez que si vous n'aviez pas galéré vous ne seriez pas l'homme accessible, sympa, proche des gens et humble que vous êtes aujourd'hui ?

"Indéniablement ! Le verbe "galérer", je l'ai conjugué à tous les temps. J'ai la notion de l'argent parce que j'ai dû cumuler des jobs pour m'en sortir. Quand je vivais dans le Kentucky, je devais avoir environ dix-huit ans, je vendais des chaussures pour femmes puis des assurances en faisant du porte-à-porte. Un jour, j'ai entendu un acteur parler de la difficulté de son travail. Il se plaignait des longues pauses entre deux prises, des sandwiches qui n'étaient pas servis avec des cornichons par le catering, des olives qui étaient trop grosses dans sa salade de Kale, de la taille ou de la déco de son trailer (caravane). Je peux vous garantir que comparer au porte-à-porte, faire l'acteur c'est de la rigolade ! Vous avez déjà essayé de vendre une assurance-vie à une grand-mère de 90 ans malentendante ?"

Vous vous rappelez de votre première virée Hollywoodienne ?

"Oui ! Ma tante Rosemary vivait à Beverly Hills mais moi, je pensais que c’était Hollywood à l'époque. Forcément, une star ne pouvait que vivre à Hollywood ! Je n’avais rencontré ma tante que trois ou quatre fois dans ma vie. Mais nous ne nous connaissions pas vraiment. Elle habitait dans une magnifique maison avec une piscine et un court de tennis. Ce qui était incroyable pour moi. Le cinéma, je l’ai abordé grâce à Jose Ferrer qui était mon oncle pendant un certain temps puisqu’il était marié à Rosemary. Il était venu au Kentucky pour faire un film. Il m’avait proposé de faire un extra. C’est Miguel, mon cousin, qui m’a encouragé à devenir acteur."

Avez-vous hésité ?

"Bah non ! J'ai dit d'accord ! (rires) Avec ma vieille Chevrolet Monte Carlo de 1976, un tas de boue toute rouillée, des fuites d'huile permanentes et 200 000 miles au compteur, j'ai réussi à atteindre Los Angeles. Je suis restée chez Rosemary pendant environ cinq ou six mois, puis elle a fini par me foutre à la porte…"

Pour quelles raisons ?

"Je pense qu'elle ne me trouvait pas assez rigoureux. J'ai fini par dormir sur le sol d'un dressing chez un pote. Pendant deux ans, j'ai travaillé dans la construction et des choses comme ça pour remplir ma gamelle. Comme je ne voulais pas dépenser trop d'essence, je me rendais à mes auditions avec un vélo ou une mob. Quand j'arrivais les mecs pensaient que j'étais le coursier."

Le journalisme ça ne vous a pas botté un temps ?

"Je l'ai étudié à l'université. Mais la vérité était que mon père était vraiment un meilleur journaliste que moi. C'était le présentateur des news locales. Il devait toucher environ 20 000 $ par an à l'époque. Il était génial. Il aurait très bien pu me mettre le pied à l'étrier. Mais j'ai très vite pigé que je ne lui arriverais jamais à la cheville.Mon père avait une passion pour son job, j'étais passionné aussi, mais je n'avais tout simplement pas les compétences pour ça."

Vous êtes papa mais aussi un acteur, réalisateur, producteur accompli. Un activiste aussi. Votre épouse est quant à elle une brillante avocate. Vous pensez que vos jumeaux ont conscience de ce que vous représentez ?

"Ils sont encore bien jeunes ! Mais je suis convaincu qu'un jour ma fille regardera sa mère en se disant : "Est-ce que je vais être à la hauteur ?", "Est-ce que vous êtes aussi brillante et aussi engagée que ma maman ?". Nous essayons de leur inculquer que l'objectif le plus important pour l'heure, c'est de devenir de belles personnes et d'avoir une vie qui n'est pas centrée sur eux-mêmes ! Ce sont des qualités, des valeurs que les parents de Amal et les miens nous ont inculqués et que nous essayons de leur transmettre !"

Vous parliez de votre fille. Quid de votre fils ?

"C'est mon clone ! Au même âge, j'avais la même bouille. C'est fou ce qu'il me ressemble. L'avantage quand vous devenez un papa à un âge avancé, c'est que vous vous évitez le combat des coqs. Le vieux coq contre le jeune coq. Vous voyez ce que je veux dire ? Mon père avait une quarantaine d'années quand il m'a eu. Quand j'avais vingt ans, on s'est engueulé plusieurs fois parce qu'il pensait que j'étais en compétition avec lui. Nous étions toujours dans un rapport de force. Cela ne sera pas le cas avec Alexander puisque j'aurais 76 ans quand il en aura 20. Il n'aura aucune raison de lutter contre moi afin de se faire un prénom."

L’humour et la capacité de vous moquez de vous-même sont un peu vos marques de fabrique. C’est naturel ou travaillé ?

"Mes parents sont vraiment drôles et ils le sont toujours. On les invite souvent en ville parce qu'ils savent s'y prendre pour créer une bonne ambiance lors d'un dîner ennuyeux. Ils sont champions quand il s'agit d'en raconter de bien bonnes ! Ma sœur fonctionne pareil ! On adore faire les Mickeys. Rien de plus chiants que les gens qui s'écoutent parler. C'est comme se faire arracher des dents. Paul Newman et Gregory Peck avaient la même approche. Ils étaient professionnels, ultra-préparés et bosseurs mais cela ne les empêchait pas de se moquer d'eux-mêmes !"

Y’a-t-il eu une période dans votre vie où vous n’aviez plus ce désir de rire ?

"En 2005, je me suis sévèrement blessé sur le tournage de Syriana. Du liquide spinal commençait à sortir par mon nez et la douleur devenait si insupportable que j'ai cru que je n'allais pas m'en tirer ! J'étais arrivé à un point où je me disais: "Je ne peux pas vivre en étant dans un état si pitoyable !". Je me revois allonger dans ce lit d'hôpital avec une perfusion dans le bras, incapable de bouger, cloué par ces migraines à répétitions qui n'arrivaient pas à disparaître ! J'étais tellement au bout du rouleau que j'ai commencé à boire de l'alcool. Je pensais que cela calmerait la douleur ! C'est une fois passé sur le bloc opératoire que j'ai fini par voir mes maux de dos moins fréquents et moins lancinants. L'intervention chirurgicale dura douze heures !"

Vous pratiquez toujours la moto ?

"Ma femme me l'a déconseillé en revenant de l'hôpital ! J'ai dit "Ok chérie !""

Visiblement votre épouse a une grande influence sur vous…

"Je ne pense pas qu'elle ait changé ma façon d'aborder les choses. Notamment dans ce que j'appellerai ma conscience politique. C'est juste qu'Amal a été une sorte de turbo pour moi ! Elle m'a aidé surtout, de part sa rigueur et son intelligence, à mieux structurer mes engagements. Nous sommes des personnes désireuses de porter secours aux plus faibles et aux plus démunis. C'est quelque chose que nous partageons et qui est dans notre ADN depuis nous sommes enfants. Le fait de pouvoir mener les mêmes combats main dans la main, c'est excitant !"

En 2017, vous avez offert 1 million de dollars à quatorze de vos amis. Les plus proches. La somme leur a été versée en cash. Rétrospectivement qu’est-ce qui vous a poussé à vous montrer si généreux !

"Amal et moi venions de nous rencontrer, mais on ne sortait pas du tout ensemble. J'étais célibataire. J'avais à peu près 52 ans. Et la plupart de mes amis étaient plus vieux que moi. Contre toute attente, il s'avère que j'avais gagné pas mal d'argent avec "Gravity". J'avais en effet négocié un pourcentage sur les entrées parce que la prod ne voulait pas nous payer. Elle craignait que le film se vautre et c'est tout le contraire qui s'est passé ! Comme je n'avais ni femme et enfants, j'ai voulu récompenser mes meilleurs amis. Ma réflexion était toute simple : Si je me faisais renverser par un bus, ils seraient de toutes manières couchés sur mon testament ! Pourquoi dans ce cas attendre de me faire écraser par un bus ? Autant prendre les devants ! Le plus dur fût de trouver 14 millions de dollars en liquide puis un véhicule pour transporter le tout ! Afin de ne pas me faire remarquer j'avais loué une camionnette sur laquelle où il était inscrit "fleuriste". J'avais enfin embauché quelques mecs pour la sécurité ! Ils n'en ratissaient pas large ! Bref, il y avait 14 sacs avec 1 millions de dollars dans chaque. Je m'attendais à me flinguer le dos en les transportant ! Mais surprise, les sacs n'étaient pas si lourds que ça !"

J’imagine que vous avez dû remettre ses sacs avec un petit cérémonial ?

"J'avais convié mes potes chez moi ! J'avais déplié une grande carte du monde et je leur ai montré tous les endroits que j'avais pu visiter grâce à eux. Puis, je leur ai dit que je ne savais pas trop comment les remercier d'être mes amis depuis plus de 40 ans. Ce sont des fidèles compagnons. Ils m'ont tous regardé, intrigués, et c'est là que j'ai balancé : "Est-ce qu'un million de dollars ferait l'affaire ?" Un an plus tard, je convolais avec Amal à Venise !"

Comme quoi l’amitié ça existe à Hollywood ?

"Oui! Mais c'est rare ! Quand vous avez des amis, des vrais, il faut les chérir ! Mes amis ne sont d'ailleurs pas tous dans le cinéma. J'ai eu la chance dans mon métier de rencontrer des gens vraiment bien. A commencer par John Wells, le showrunner de "E.R". Après la première saison de cette série, on m'a proposé de tourner From Dusk 'til Dawn sous la direction de Robert Rodriguez ! Le problème, c'est que je devais m'absenter trois semaines. John aurait pu dire non. Contractuellement, il en avait le droit ! Ce qui aurait été dommageable dans la mesure où le film de Robert m'a permis de décrocher plus tard One fine day avec Michelle Pfeiffer !"

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous fait sortir de votre lit le matin ? Qu’est-ce qui vous pousse à avoir encore des projets ?

"Mes garnements ! Je n'ai pas besoin de réveil matin avec eux. Ils sont debout à 7 heures et exigent qu'on leur prépare leur petit déjeuner ! J'ai la chance de pouvoir gérer mes journées comme je le veux. Je ne pense pas prendre ma retraite car c'est la beauté de ce métier. Je peux continuer à travailler pendant des années encore ! Aujourd'hui, je joue un rôle de père. Demain ça sera celui d'un grand-père. Je me lève donc chaque matin en me disant que j'ai encore des choses à filmer, jouer ou raconter ! Le cinéma et la télé nous offrent ce terrain de jeu formidable ! Maintenant, 30 % de mon temps, est consacré à la fondation que nous avons créé avec ma femme ! Ce n'est pas une marotte ! C'est vraiment quelque chose dans lequel nous sommes vraiment engagés à fond !"