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Le procès d'Yvo T., un Néerlandais accusé du meurtre d'un policier à Spa, s'ouvre lundi

Quarante-six témoins s'exprimeront lors du procès. L'accusé, originaire du Limbourg néerlandais, se trouvait à Spa le 25 août 2018 avec son frère et un ami pour assister au Grand Prix de Formule 1 de Francorchamps. Ce soir-là, les trois hommes s'étaient battus dans un bar, et un portier avait repéré qu'ils possédaient une arme à feu.

Arrivés sur les lieux, les policiers ont aperçu un taxi prendre la fuite. Une équipe, composée d'Amaury Delrez et d'un collègue, a arrêté le véhicule pour le contrôler. Amaury Delrez s'est placé à la droite du véhicule et a ouvert la portière passager, ordonnant aux occupants de sortir. Le frère d'Yvo a été retenu dans la rue par le policier. Alors que ce dernier était accroupi, l'accusé a sorti une arme à feu et a abattu l'agent. Cinq coups de feu ont été tirés. Atteint à la tête, Amaury n'a pas pu être sauvé.

Après une chasse à l'homme de plus de sept heures, Yvo T. a finalement été retrouvé dans une maison de vacances des environs. L'accusé avait lui-même subi des blessures légères, le collègue d'Amaury Delrez ayant riposté. L'arme à feu n'a pu être retrouvée.

Le procès initialement prévu à la cour d'assises de Liège a finalement été transféré à Tongres pour pallier la barrière de la langue.

Le quadragénaire est aussi poursuivi pour tentative d'homicide de Ghislain, un collègue d'Amaury Delrez. Le Néerlandais avait tiré sur l'agent alors qu'il était allé se cacher derrière un arbre.

Le collègue de la victime, ses parents et la zone de police de Spa sont représentés par Me Gino Houbrechts et Me Alexandre De Fabribeckers. Me Dimitri De Béco défend les intérêts de l'épouse et des trois enfants du policier. Ken Witpas représentera le ministère public, tandis qu'Yvo T. est défendu par l'avocat Sven Mary.

Le procès, durant lequel 46 témoins seront entendus, devrait durer une semaine.

À la veille de l'ouverture du procès, deux syndicats policiers (CGSP Police et SNPS) ont appelé à ce que ce procès serve une cause plus grande, à savoir celle de la violence faite aux policiers.

"Ce procès est très important pour notre profession car il met en évidence les violences faites aux policiers et les réalités quotidiennes auxquelles nous sommes confrontés. Une circulaire ministérielle est par ailleurs en cours d'élaboration, en concertation avec les organisations syndicales", a communiqué dimanche la CGSP Admi.

Alors que les policiers ont été invités à ne pas se présenter en uniforme "afin de garantir la sérénité des débats", le syndicat socialiste CGSP fait part de son incompréhension et de sa colère. "C'est bien un policier qui a été abattu en faisant son travail. Pourquoi dès lors doit-on se cacher d'une profession que nous exerçons au profit de l'état?", s'interroge Eddy Quaino, permanent CGSP Police. Le représentant syndical socialiste précise toutefois que les policiers se plieront à la demande de l'autorité judiciaire et seront présents au procès en civil.

Les syndicats policiers ont par ailleurs tenu à rappeler leur soutien à la famille d'Amaury, à son binôme Ghislain, à leurs proches ainsi qu'à leurs collègues.