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Pourquoi la comparaison des contrats variables de gaz et d'électricité est-elle si compliquée en Belgique ?

Trop is te veel : voilà comment résumer le dernier constat dressé par Test Achats au sujet des contrats variables pour le gaz et l'électricité en Belgique. La flambée des coûts de l'énergie a poussé les fournisseurs à stopper progressivement les contrats fixes, ne laissant guère le choix aux clients que de se tourner vers les contrats variables, aujourd'hui devenus la grande majorité.

Mais au moment de comparer les offres, les choses se compliquent. "Ces dernières années, comparer et changer de fournisseur était chose simple et permettait de faire de belles économies. Mais cela est devenu quasiment impossible à l'heure actuelle", déplore Test Achats. En cause : un nombre trop élevé de méthodes de calcul et d'indexation, selon les organismes et les fournisseurs. Chacun utilisant des paramètres différents, le client peut difficilement comparer les offres entre elles.

"Non seulement les régulateurs de l'énergie ne sont pas sur la même longueur d'onde, mais certains fournisseurs, comme TotalEnergies ou Bolt ont adopté leur propre méthodologie. L'ambiguïté l'emporte sur toute logique et transparence. Preuve en est les plus de 1000 questions adressées par des consommateurs ces deux dernières semaines uniquement sur cette problématique", pointe l'organisation de défense des consommateurs.

Diverses indexations et formules tarifaires

La première différence dans les contrats variables intervient au niveau des formules tarifaires proposées. Certaines se basent sur les contrats à court terme ("spot"), le prix dépend des livraisons de gaz et d'électricité pour le lendemain, d'autres dépendent des contrats à long terme ("forward").

Pour l'indexation, certains optent pour un système mensuel, d'autres pour un système trimestriel. "Certains contrats se basent sur des moyennes de prix sur une période fixe, d'autres sur une cotation d'un jour. Outre le fait que les consommateurs ne sont pas conscients de ces différences, cette variabilité dans l'offre rend la comparaison des prix difficile voire impossible", ajoute encore Test Achats.

Et les choses se compliquent encore au moment d'effectuer une projection des coûts. La méthode du régulateur flamand (Vreg), diffère de celle du régulateur fédéral (Creg). La première donne aux consommateurs un aperçu du tarif annuel estimé, alors que la seconde se base sur les derniers paramètres connus pour estimer un prix. Certains fournisseurs optent pour la deuxième, d'autres pour la seconde, ce qui vient obscurcir encore un peu plus l'opération. "Pour ne rien faciliter, certains fournisseurs ont développé leur propre méthode de calcul du prix des contrats variables, comme Bolt et TotalEnergies", ironise Test Achats.

Appel aux régulateurs et à la ministre

"Vu qu'il n'existe aucune méthode uniforme de projection des prix pour les contrats variables, les consommateurs peuvent être confrontés à des prix allant du simple au triple pour un même contrat en fonction du comparateur choisi", pointe Julie Frère, porte-parole de Test Achats, qui déplore la disparition progressive de la transparence pour les consommateurs.

L'organisation suggère donc plusieurs pistes, proposant notamment de "simplifier le nombre de paramètres utilisés et d'harmoniser les fréquences d'indexation sous le contrôle de la Creg. La réintroduction du filet de sécurité et l'obligation d'indexer tous les mois faciliteraient la comparaison des tarifs variables". Une mention claire du type de contrat (spot ou forward) faciliterait également la tâche des consommateurs.

Interpellée, la Creg se disait consciente du problème et en recherche d'une méthode de calcul uniforme. Test Achats et également demandé une réunion d'urgence avec la ministre fédérale de l'Energie Tinne Van der Straeten.