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Rovanpera, le nouveau rallyman le plus calé du monde

Un père ancien pilote pro dans la discipline, sur quatre roues avant de savoir marcher, des débuts et des records de précocité, un papa investissant beaucoup de temps pour son apprentissage, un mentor (le célèbre milliardaire Timo Jouhki, parrain de la majorité des Finlandais volants) finançant ses débuts, des titres dans les catégories inférieures, jusqu'au sponsor Red Bull qu'il n'a pas attendu pour déployer ses ailes, Kalle Rovanpera a pas mal de points communs avec Max Verstappen.

De trois ans le cadet du Belgo-néerlandais, il ne lui manquait qu'un premier sacre mondial dans la catégorie reine du WRC, la F1 du rallye. Une lacune comblée ce dimanche en Nouvelle-Zélande, de la plus belle des manières. En remportant l'épreuve (sa sixième victoire cette saison) là où Colin McRae justement, le plus précoce de l'histoire avant lui, avait remporté son premier rallye en 1993.

Le petit Kalle ne se souvient pas de la seule victoire en Championnat du Monde de son paternel Harri, en Suède avec Peugeot en 2001. Et pour cause, le rejeton avait alors à peine quatre mois. « Je me rappelle juste que je disais toujours à papa que moi aussi je voulais rouler. »

Contrairement à beaucoup de jeunes, ce n'est pas en karting que Kalle fait ses premiers tours de roues, mais sur des petits buggies motorisés construits par Harri qui en 2010, lors de sa participation au Legend Boucles sur une Porsche, nous montre une vidéo incroyable de son fils de 9 ans faisant des grands travers sur des chemins de terre de la propriété familiale au volant d'une... Toyota Starlet aux commandes adaptées à sa petite taille. « Elle existe toujours, mais le pédalier a retrouvé sa place initiale et je n'ai plus besoin de deux coussins pour voir la route, » se marre-t-il aujourd'hui devenu pilote officiel pour la marque japonaise.

Durant dix ans, Kalle a appris le métier sur les spéciales d'Estonie puis du monde entier. « J'ai disputé mon premier rallysprint à 10 ans. » Trois années plus tard, c'était son premier rallye avec à ses côtés Risto Pietilainen, l'ancien copilote de son papa. « J'ai été sacré champion Junior en 2015 sur une Citroën C2-R2 avant de décrocher le titre national en 2016 et 2017 avec Skoda. »

Mais toujours pas de permis de conduire, son équipier devant prendre le volant sur les liaisons. Puis en 2017, grâce à une dérogation du gouvernement finlandais, il obtenait son permis de conduire un an à l'avance et pouvait ainsi débuter au niveau international. Son mentor Timo Jouhki l'envoyait en championnat d'Italie pour apprendre le pilotage sur asphalte, tandis qu'il subissait son baptême du Mondial au Rallye d'Angleterre 2017. Cette année-là, il montait pour la première fois derrière le volant d'une WRC qu'il hissait en finale du Mémorial Bettega à Bologne.

Deux ans plus tard, il décrochait le titre mondial en WRC2 avec Skoda et signait un contrat de trois ans dans la catégorie de pointe du WRC avec Toyota. Dès son deuxième départ avec la Yaris WRC, il montait sur le podium en Suède. Le début d'une série de records de précocité : plus jeune à signer un scratch, à recevoir un trophée, à mener un rallye puis à décrocher une victoire en Estonie 2021. Et aujourd'hui, alors qu'il ne compte que 50 départs en Championnat du Monde, son 30 aux commandes de la Yaris WRC, il compte déjà huit succès, douze podiums et maintenant un premier titre mondial. Tout cela à à peine 22 ans (il les a fêtés samedi), soit plus de cinq ans de mieux que le précédent plus jeune champion du monde, le regretté Colin McRae qui avait tressé les lauriers à 27 ans et 109 jours. Pas de doute, Kalle Rovanpera est bien un phénomène de la trempe de Max Verstappen. Un gamin surdoué, le champion que la Finlande attendait depuis le dernier triomphe de Marcus Grönholm titré pour la deuxième fois il y a 20 ans. Une treizième couronne finlandaise à l'époque en 23 ans de Mondial après les titres décrochés par ses compatriotes Ari Vatanen, Hannu Mikkola, Timo Salonen, mais surtout les deux quadruples champions Juha Kankkunen et Tommi Makinen.

Le premier jour de sa 23ème année, le jeune amateur de Drift (les compétitions de dérapages, ceci expliquant pourquoi il est si fort quand cela glisse énormément) a mis fin à deux décennies de quasi hégémonie française avec les dix-sept sacres des deux Sébastien. Comme avec Verstappen en F1, le WRC s'est trouvé un nouveau jeune « king », une pépite qui s'annonce très difficile à battre pour la prochaine décennie. Son papa doit être fier. Et aura plus que jamais la tête en bas ce soir en bon Finlandais qu'il est. Kalle, lui, ne mélange pas encore de vodka avec son Red Bull. Ce qui ne l'empêche pas d'être ivre... de bonheur ! Après quinze ans de travail et de bonne conduite, il a atteint son objectif.