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Sri Lanka: la police disperse au gaz lacrymogène une manifestation d'étudiants

La police sri-lankaise a utilisé jeudi des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser une petite manifestation d'étudiants contre le gouvernement, dans la capitale, quelques heures à peine après l'expiration de l'état d'urgence. Au moins six manifestants ont été arrêtés pendant que les forces de l'ordre, armées de matraques et de boucliers, bloquaient les étudiants qui se dirigeaient vers le centre-ville où ils avaient prévu un rassemblement devant la gare principale.

"Parmi les personnes arrêtées figurait le leader de l'IUSF (Inter-University Student Federation), Wasantha Mudalige", a déclaré à l'AFP un responsable de la police.

La police a déclaré avoir fait un usage minimal de la force, mais qu'elle procédait à des arrestations de toute personne s'attaquant à des policiers ou endommageant des biens publics.

La manifestation a eu lieu à peine quelques heures après l'expiration de l'état d'urgence imposé le mois dernier.

Le Sri Lanka, pays de 22 millions d'habitants, est ravagé par une crise économique historique, marquée par de sévères pénuries de nourriture, de carburant et de médicaments, faute de devises pour financer les importations.

Des centaines d'étudiants scandaient des slogans contre le président Ranil Wickremesinghe, élu par le parlement après la démission de son prédécesseur Gotabaya Rajapaksa.

Les étudiants de l'université ont appelé la population à grossir leurs rangs contre la nouvelle administration, mais la réponse a été faible par rapport aux foules qui s'étaient rassemblées contre le président déchu.

Des mois de manifestations ont abouti en juillet à la chute de M. Rajapaksa, accusé de mauvaise gestion.

Contraint de fuir à l'étranger, d'abord aux Maldives puis à Singapour, il se trouve actuellement en Thaïlande. Des proches collaborateurs ont déclaré qu'il souhaitait rentrer instamment au Sri Lanka.

Mardi, Ranil Wickremesinghe avait annoncé qu'il ne renouvellerait pas l'état d'urgence.

"La situation dans le pays s'est stabilisée, il n'est pas nécessaire de réimposer l'état d'urgence lorsqu'il devient caduc", a déclaré le bureau de M. Wickremesinghe mardi.

Les lois d'urgence autorisent l'armée et la police à arrêter et détenir des suspects pendant de longues périodes.

L'état d'urgence a été largement critiqué par les défenseurs des droits humains, qui y voient une mesure draconienne permettant au président d'adopter des règlements et de limiter les libertés des citoyens, sans contrôle judiciaire.